Les Périostites

Qu’est ce qu’une périostite ? 

 

Une périostite ou encore syndrome de stress tibial médial (SSTM) est une inflammation du périoste au niveau du tibia. Elle est très fréquente chez les sportifs notamment les coureurs. C’est la répétition d’impacts et de micro-traumatismes induits par la pratique sportive qui est principalement à l’origine de l’apparition d’une périostite. Elle est notamment due à des contraintes anormales au niveau de l’os liées à l’hypersollicitation des insertions osseuses des muscles postérieurs de la jambe qui viennent tirer sur le périoste et provoquent à terme son inflammation. 

 

La douleur s’étend le long du bord inférieur et postéromédial du tibia sur au moins 5 centimètres. Elle est surtout présente lors de l’échauffement ou lors d’un footing et diminue au repos, cependant une boiterie peut être constatée au refroidissement. Son apparition est progressive et augmente avec le temps. La pression manuelle au 2/3 inférieur du tibia majore la douleur. Parfois, on retrouve une tuméfaction. 

Toute douleur au niveau du tibia ne veut pas dire forcément périostite, il faut savoir faire la différence avec une tendinopathie du tibial antérieur, une fracture de fatigue, un syndrome des loges, une sciatique tronquée ou encore une tumeur osseuse. 

 Quelles sont les causes ?

    • Patients qui ont des facteurs favorisants personnels (troubles statiques, pieds plats, genou varum et valgum, inégalité de longueur des membres, etc.) qui exercent une activité physique importante.  
    • On retrouve deux fois plus de périostites chez les femmes. 
    • Hyperpronation lors de la course à pied : cette hyperpronation oblige le muscle tibial postérieur à exercer un excès de traction afin de contrer la poussée pronatrice pour assurer la stabilité. Cet excès de traction du tibial postérieur se transmet sur l’insertion de ses fibres musculaires sur le tibia, et associées aux vibrations sous forme d’onde de choc vont provoquer la périostite tibiale. 
    • Mollet hypertonique et peu extensible : le coureur adopte une foulée sans phase taligrade (Cette phase est plus ou moins marquée selon les coureurs : l’arrière-pied est positionné en supination lors du premier contact talon – sol.). Le mollet devient donc amortisseur et propulseur dans un laps de temps très court surmenant le muscle soléaire qui devient générateur de périostite. 
    • Excès de rotation externe de hanche qui modifie la contraction des muscles fessiers et la pose du pied au sol.
    • Un changement de foulée. 
    • Modification de l’entrainement, excès de travail fractionné. Augmentation du volume d’entrainement trop important dans un court laps de temps. 
    • Chaussures trop usées par l’entrainement, inadaptées, mauvais serrage  des lacets. 
    • Mauvaise nutrition, manque d’hydratation, manque de récupération.
    • Surpoids, tabac. 

 

Le traitement  

  • Diminuer le stress mécanique : mise au repos partiel ou total durant 2 à 6 semaines selon l’évaluation d’un professionnel de santé. Tant que possible, le repos doit rester relatif si les douleurs sont légères (diminution du volume hebdomadaire, diminution des sorties longues,  remplacement d’un fractionné par une séance d’EF). La douleur doit être au maximum à 3/10 (10 étant la douleur la plus forte). L’arrêt strict est pour une périostite invalidante où la marche est douloureuse.  
  • Diminuer la course à pied et se concentrer sur des sports portés. Utiliser des manchons de compression pour la course à pied.  
  • Cryothérapie : poche  de glace sur la zone douloureuse. 
  • Kinésithérapie : ultrasons, thérapie par onde de choc, massage transverse profond, électrothérapie. 
  • Utiliser du strap sur la périostite tibiale. 
  • Renforcement musculaire adapté des membres inférieurs, travail de proprioception. 
  • Consulter un podologue : voir si des semelles sont à envisager pour la pratique sportive et évaluer les possibles troubles posturaux.  
  • Etirements du mollet et de la cheville. 
  • Consulter un ostéopathe pour relâcher toutes les régions qui entraînent un excès de contraintes sur le tibia. 
  • Anti-inflammatoire prescrite par un médecin si besoin.  
  • Chirurgie dans de rares cas, peut être envisagée dans le cas de formes récidivantes et chroniques. 

 

 La prévention 

  

  • Etude posturale chez un podologue.
  • Chaussures adaptées.  
  • Adapter une technique de course spécifique à notre morphologie. 
  • Terrains et entrainements adaptés. : augmentation progressive de l’intensité et de la fréquence de l’entrainement. 
  • Renforcement et étirement du membre inférieur.