Pourquoi ça craque ?

Pourquoi ça craque ?

Certains patients ont peur du craquement ou, au contraire, pensent que si ça ne craque pas, ça ne marche pas. Voyons quel est le mécanisme du craquement et son intérêt pour un traitement ostéopathique efficace.

 

 

Que se passe t’il d’un point de vue anatomique quand l’articulation craque ? 

On ne fait pas « craquer » les os, mais les articulations. Le craquement est donc un simple bruit articulaire.

 

Au sein d’une articulation (jointure entre deux os), on trouve du liquide synovial qui permet de diminuer les forces de frottement, lubrifier et nourrir le cartilage. Dans ce liquide, est dissous du gaz.  Lorsqu’une articulation se bloque, le liquide synovial est comprimé et plus la pression augmente, plus l’espace diminue au sein de l’articulation. Le gaz que contient le liquide synovial se retrouve donc à l’état liquide quand l’articulation est comprimée. 

 

Le but d’une manipulation ostéopathique est de décomprimer l’articulation. En diminuant la pression au sein de l’articulation, le gaz présent dans le liquide synovial passe de l’état liquide à l’état gazeux formant une bulle à l’origine du « crac » entendu. C’est ce changement d’état qui provoque le bruit entendu lors d’une manipulation.

 

On pourrait comparer ce phénomène à une bouteille de champagne : quand on l’ouvre, on entend un bruit, c’est le gaz de la bouteille qui s’échappe.

Le craquement n’est pas obligatoire lors d’une séance

Après analyse de vos antécédents, des traitements en cours, de votre état physique, des tensions musculaires, des facteurs de risque, il convient d’utiliser les techniques les plus adaptées à votre situation. Même si la manipulation est reconnue comme très efficace sur les douleurs aiguës (douleur installée depuis moins de trois mois), ce n’est pas forcement la manipulation qui sera la méthode la plus adaptée pour soulager un patient à un moment T, selon d’autres facteurs. 


De plus, il est important de préciser que le craquement n’est pas forcément signe de réussite. L’ostéopathe peut effectuer une manipulation sans provoquer de bruit articulaire et la technique réalisée reste tout de même réussie et efficace. 


D’où la nécessité de faire des tests avant et après la manipulation, pour juger l’efficacité de la technique et orienter la suite du traitement. A la suite de sa technique et de l’évaluation de celle-ci, l’ostéopathe se pose plusieurs questions pour prendre des décisions : la manipulation a t-elle été suffisante ou une autre manipulation est-elle nécessaire ? Faut-il appliquer d’autres techniques ? Faut il revoir le patient ?